1934 : La Société lilloise de Gymnastique en compétition à Nice
Le 29/07/2016 à 10h31 par Archives municipales

Archives municipales de Lille - 3R2/10

Les membres de la délégation féminine de la Société municipale de Gymnastique sous les palmiers de Nice. On voit au centre, de gauche à droite: MM. Favières, adjoint à l'Education Physique ; Planque, Secrétaire Général de la Mairie ; Vandenhende, Directeur de la Société municipale d'Education Physique et Dhalluin, Président de l'Association des Originaires du Nord  sur la Côte d'Azur.

 

 

La photographie ici présentée a été prise lors de la quinzième Fête Fédérale de Gymnastique qui s’est déroulée  à Nice en 1934. Elle rassemble les soixante dix huit jeunes filles de la Société Municipale de Gymnastique de Lille ainsi que l’équipe dirigeante.
Ces fêtes regroupent des jeunes filles de différentes sociétés de gymnastique françaises pendant lesquelles elles s’affrontent dans des disciplines telles que des épreuves de gymnastique et d’athlétisme.

 

En 1933, la fête fédérale se déroulait à Lille. C’est pour cela qu’à son tour la ville de Lille s’est pliée à la tradition en apportant son drapeau (emblème de Fédération française de Gymnastique et d’Education physique) lors de cette fête à Nice en 1934.

A leur retour, tous seront accueillis triomphalement par la ville : accueil en mairie par le maire Roger SALENGRO et le Conseil municipal, un défilé en fanfare dans les rues du centre ville en présence de milliers de lillois.

 

 

L’engouement de la municipalité ainsi que celui des lillois  pour ces jeunes filles s’explique par l’importance accordée au sport entre les deux guerres mondiales.

En effet, au sortir de la Première Guerre mondiale, la municipalité est alertée par le Service d’inspection médicale scolaire. L’état d’un nombre important d’enfants est déplorable (anémie, enfants malingres en manque de vitamines,  handicap lourd ou léger, maladies pulmonaires, manque total d’hygiène, …)
Au niveau national, une loi, instituée en Avril 1920 rend obligatoire l’Education physique à l’école primaire et un grand programme d’éducation physique est mis en place.
La municipalité crée un service d’éducation à la tête duquel le maire Gustave DELORY nomme Félix BOYAVAL (ex-Directeur du Centre d’éducation physique de Saumur et rapporteur de plusieurs commissions d’études sur la gymnastique).

Le nouveau directeur du service d’éducation organise sa mission en plusieurs temps. Il visite tout d’abord les écoles afin de rencontrer les différentes équipes pédagogiques pour mettre en exergue les points positifs et négatifs de chaque bâtiment scolaire pour la pratique du sport.
Il crée ensuite un manuel explicatif des exercices à faire (gymnastique suédoise) et organise des réunions conférences afin d’expliquer sa méthode.

Ainsi, dans chaque école, des séances de gymnastique d’une demi-heure sont organisées chaque jour avant et après les cours Ces séances sont dans un premier temps données par des militaires mais très vite, le service d’Education physique recrute et forme ses propres moniteurs.

 

Afin de mesurer les effets de la pratique du sport dans les écoles, le service d’inspection médicale scolaire créé par le docteur Désiré VERHAEGHE (adjoint au maire de 1919 à 1927) élabore un suivi des enfants par le biais de fiches individuelles et personnelles et de visites médicales
Le bilan de la pratique sportive est assez positif dans son ensemble puisque les enfants sont en meilleure santé, sont moins absents et éprouvent un réel plaisir à faire de la gymnastique.

Cependant, il constate qu’après leur sortie de l’école primaire (passage au collège, arrêt des études, etc.), les enfants ne pratiquent plus de sport.

Pour pallier cette difficulté, Félix BOYAVAL crée avec les représentants de l’amicale des écoles publiques une commission sportive. Par ailleurs, des cours municipaux sont proposés en 1922 par la municipalité afin de permettre aux enfants de pratiquer d’autres sports en plus de la gymnastique (natation, boxe, …).

 

  

                                

 

En 1923, il passe le relais à Jean VANDENHENDE qui devient le nouveau directeur du Service de l’Education physique.

C’est dans ce cadre que la Société municipale de gymnastique et d’éducation physique est fondée en 1933. Elle est née d’une fusion entre la Société universitaire et la Société « La française ».  Cette union  lui permet d’obtenir des moyens humains et financiers beaucoup plus conséquents.
Elle a son siège à l’hôtel de ville. Roger SALENGRO en est le Président d’honneur et Jean VANDENHENDE, le directeur. Elle accueille de jeunes garçons et jeunes filles.

 

La société sera championne de France cinq années consécutives (1933-1937) ainsi qu’en 1947 et en 1952.

 

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