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1271 : l'institution d'une franche foire par la Comtesse Marguerite de Flandres

Plus qu’une tradition, la braderie de Lille est aujourd’hui une réelle institution lilloise. Mais quelles sont ses origines ?  A-t-elle toujours été à l'image de la braderie que tout le monde connaît aujourd’hui ? 

Une franche foire pour diversifier le commerce

La braderie de Lille pourrait tenir son origine de l’institution d’une franche foire en 1271 par la Comtesse Marguerite de Flandres. 

A cette époque, Lille est une ville commerçante. Cependant, dans l'enceinte de la ville, seuls les commerçants lillois peuvent vendre leurs marchandises.

L'institution d'une « franche foire » fait perdre aux commerçants lillois leur monopole pendant la durée de la foire. Les commerçants venus de l'extérieur de la ville ont l’autorisation exceptionnelle de vendre à Lille. Les transactions sont franches (exemptées de taxes) et nul ne peut alors être poursuivi pour dettes et méfaits durant cet événement. 

Lettres patentes de Marguerite de Flandre instituant une franche "feste" de chevaux à Lille le lendemain de la procession - Archives municipales de Lille - PAT80/1459

Lettres patentes de Marguerite de Flandre instituant une franche "feste" de chevaux à Lille le lendemain de la procession - Archives municipales de Lille - PAT80/1459

L'organisation et le déroulement de la franche-foire s'effectuent selon un déroulement très précis.

Les commerçants sont tenus d'entrer dans la ville et d'installer leur marchandise sans avoir aucunement le droit de la déballer.

Par la suite, durant « la monstre », le chaland peut négocier les prix et évaluer la qualité des produits.

Pour finir, l’acheteur peut emporter ses articles mais pour sortir des remparts, il lui faudra payer une taxe (le tonlieu).

A cette époque, d’autres franches foires ont déjà lieu en dehors de Lille (Douai ou Tournai). Il faut donc, pour que la franche foire de Lille attire un maximum de commerçants, qu’elle ait lieu à une période différentes des autres franches foires. C’est ainsi que la franche foire de Lille se déroule de la mi-août à la mi-septembre.

A l’origine, les chalands y trouvent uniquement du tissu.

Au fil des siècles, la franche foire évolue. Les produits mis en vente sont de plus en plus variés. Elle devient progressivement un vaste marché pour aboutir à ce que l’on connaît aujourd’hui la braderie.

A l'origine du mot "braderie"


Aujourd’hui, qu’elle vende ou qu’elle achète, toute personne se livrant à un échange commercial lors de la braderie prend le nom de bradeur ou bradeux.

Un  événement de l’histoire de Lille, qui met en scène deux cabaretiers Gobin Maillé et Pierre Tramart, met en avant l’origine du mot « braderie ».

Au 15e siècle, ces deux cabaretiers, voulant profiter de l’événement qu’est la franche foire, demandent l’autorisation aux magistrats de « faire braderie » ou rôtisserie « afin de secourir de viande les personnes qui assisteront à la dite feste » devant leur boutique située rue Grande Chaussée. Les magistrats leur accordent ce droit comme l’atteste l’article de Alexandre de Saint Léger (conservé en 2I1/47).

Un commerçant concurrent trouvant que cette autorisation lui porte préjudice, saisit le tribunal de la Gouvernance (tribunal du Roi). Ce tribunal lui donne raison et interdit à Gobin Maillé et Pierre Tramart de « faire braderie » lors de la franche foire. Les deux cabaretiers ayant eu l’autorisation de la municipalité s’installent néanmoins. Les sergents à cheval (une sorte de gendarme du roi) les arrêtent et les gardent prisonniers tout le temps de la franche foire. Ils ne sont libérés qu’à la fin après avoir dû payer une amende et promis de ne plus installer leur marchandise durant la franche foire.

Cet épisode témoigne d’au moins deux choses. Le mot « braderie » apparaît pour la première fois dès le 15e siècle. Il y est inscrit ici dans une retranscription de jugement royal. Le terme de bradeur ou bradeux est bien associé aux métiers de bouche types rôtisseurs et non à ceux qui vendent de vieux objets. D’ailleurs en flamand braderie vient de « braeden » qui signifie rôtir.

Retranscription de Lettres royaux concernant le procès des cabaretiers Maillé et Tramart dans l’affaire de la Braderie - Archives municipales de Lille - PAT 15881

Retranscription de Lettres royaux concernant le procès des cabaretiers Maillé et Tramart dans l’affaire de la Braderie - Archives municipales de Lille - PAT 15881

La braderie de Lille aujourd'hui 


La braderie, telle qu’elle se déroule aujourd’hui, est un grand et vaste marché où se mêlent les vendeurs occasionnels (les bradeux), les commerçants, les antiquaires, et autres vendeurs de restauration rapide.

La braderie a connu différentes évolutions : déroulement de nuit, durée variable ou encore un périmètre géographique plus ou moins étendu.  

A la vente de produits textiles des débuts, il est aujourd’hui possible d’acheter divers objets du plus banal au plus insolite à tous les prix.

Les chalands d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que ceux qui fréquentaient la franche foire. Alors qu’il s’agissait principalement, à l’origine, de commerçants venus approvisionner leur stock, il s’agit plus de nos jours de touristes ou d’habitants de la ville venus profiter de l’ambiance très particulière.

Les maires successifs de la ville ont du prendre plusieurs mesures et aménagements pour que ce grand évènement traditionnel se déroule sans incident. Car au fil des années, la braderie attire de plus en plus de monde et il convient d’assurer la sécurité du public. 

Les services de la municipalité se réunissent tout au long de l’année avec les différents partenaires tels que la préfecture, la police, le SAMU, les membres du service de propreté publique, les services d’hygiène et ceux des douanes. Ces réunions permettent à tous les acteurs de tirer un bilan des braderies précédentes et de mettre en place des décisions.

C’est ainsi, par exemple, qu’il a été décidé de mettre en place des « axes rouges » pour faciliter l’accès des secours en cas d’urgence ou encore d’installer des affichettes « emplacement réservé » en 1996. 

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