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25 avril 1983 : l’inauguration de la ligne 1 du VAL, le métro automatique de la métropole lilloise

La première partie de la ligne 1, de la station 4 cantons à la station République, est inaugurée il y a 40 ans, le 25 avril 1983. Cette inauguration se déroule à l’occasion de la visite officielle dans le Nord-Pas-de-Calais de François Mitterrand, Président de la République. Il s'agit d'un événement majeur pour l'histoire de la Métropole et celle des transports urbains français puisqu'il s'agit du premier réseau de métro de grande envergure entièrement automatisé au monde. 

Extrait d'un dessin de la station de métro République à Lille (dessin Hallart, d'après le projet de l'architecte Gilles Neveux), publié dans la revue "En direct du métro"  en avril 1979 - Archives municipales de Lille - 2O/109

Extrait d'un dessin de la station de métro République à Lille (dessin Hallart, d'après le projet de l'architecte Gilles Neveux), publié dans la revue "En direct du métro" en avril 1979 - Archives municipales de Lille - 2O/109

Le chef de l’Etat, premier voyageur officiel du « Métro de la métropole »

C’est sous ce titre que le journal La Voix du Nord rend compte de l’inauguration du métro. Le 25 avril 1983, profitant d’une visite officielle de deux jours dans le Nord-Pas de Calais, François Mitterrand, Président de la République, inaugure le premier métro de la métropole lilloise et premier métro automatique de France. Un événement important dans l’histoire du transport urbain en France et pour la vitalité de la Métropole lilloise. 

Le 25 avril en début d’après-midi, l’hélicoptère présidentiel se pose près de la station de métro « 4 cantons », terminus de la ligne de métro à Villeneuve d’Asq. François Mitterrand est accueilli par Arthur Notebart, maire de Lomme et président de la Communauté urbaine de Lille (CUDL) et Gérard Caudron, maire de Villeneuve-d’Ascq. Pierre Mauroy, Premier ministre et Maire de Lille, qui accompagne le Président lors de l’ensemble de sa visite dans le Nord, est également présent. Participent aussi à l’inauguration le professeur Gabillard, inventeur d’un système automatisé de transport sans conducteur, Bernard Guilleminot, directeur des transports urbains de la CUDL et Jean-Luc Lagardère, président de l’entreprise Matra qui a produit les rames. 

François Mitterand s’arrête à la station « Gares » pour découvrir les aménagements de cette station « qui devient désormais la plaque tournante du transport en commun de Lille  » puis à la station République, non loin de la préfecture du Nord à Lille. 

François Mitterrand prononçant un discours devant la plaque commémorative posée dans la station République à l’occasion de l’inauguration du métro le 25 avril 1983.  Archives municipales de Lille – 6K/1/21
François Mitterrand prononçant un discours devant la plaque commémorative posée dans la station République à l’occasion de l’inauguration du métro le 25 avril 1983. Archives municipales de Lille – 6K/1/21

C’est là qu’il inaugure la plaque commémorative sur laquelle est inscrite :

"Ce métro automatique, considéré comme le premier du monde, a été officiellement inauguré le 25 avril 1983 par M. François Mitterrand Président de la République et M. Arthur Notebart, président de la Communauté Urbaine de Lille en présence de Pierre Mauroy, Maire de Lille, premier ministre".

Lors de son allocution, François Mitterrand souligne le caractère novateur du métro lillois : 

« Je vous exprime ma gratitude et ma satisfaction devant l’esthétique et la modernité des installations. Il s’agit d’une grande première et je suis heureux d’avoir pu y participer en compagnie d’Arthur Notebart, de mes amis du gouvernement et des industriels ayant conçu ce métro unique au monde  ».

Le métro lillois est le quatrième métro français mis en service après celui de Paris (1900), de Marseille (1977) et de Lyon (1978). Il est surtout le premier métro automatique en Europe et le premier de cette envergure au monde.

Une prouesse technologique que souligne à son tour Arthur Notebart lors de son discours : « Le métro de la communauté urbaine de Lille constitue le premier système de transports collectif urbain entièrement automatisé mis en service en Europe ». 

La visite présidentielle se poursuit par une visite à la Préfecture, à la mairie de Wasquehal et de Villeneuve d’Ascq. Le Président est ensuite reçu à l’Hôtel de Ville de Lille par Pierre Mauroy, « son Premier ministre ».

Pierre Mauroy accueillant François Mitterrand à l'Hôtel de Ville de Lille - Archives municipales de Lille - 6K/1/21

Pierre Mauroy accueillant François Mitterrand à l'Hôtel de Ville de Lille - Archives municipales de Lille - 6K/1/21

François Mitterrand accède à l’Hôtel de Ville par l’entrée située Porte de Paris. Sur la place Roger Salengro, les Lillois sont nombreux à accueillir le Président. L’ensemble du personnel municipal est convié à la réception dans l’Hôtel de Ville. 

Dans son discours d’accueil, Pierre Mauroy revient sur le rôle essentiel que doivent jouer les villes et souligne de quelle manière, les moyens de transport doivent y contribuer :

« Lille, son maire, son conseil municipal et l’ensemble des habitants sont non seulement honorés mais surtout profondément heureux de vous accueillir aujourd’hui. Votre visite coïncide avec l’inauguration du métro, un équipement décisif pour l’avenir de la métropole […] Le métro - qui est l’œuvre de la Communauté urbaine de Lille - montre bien cette nécessité de rapprocher les hommes pour créer la ville ». 

Extrait du discours de Pierre Mauroy lors de la réception du Président de la République à la Mairie de Lille - Archives municipales de Lille - 6K/1/21

Extrait du discours de Pierre Mauroy lors de la réception du Président de la République à la Mairie de Lille - Archives municipales de Lille - 6K/1/21

Le VAL, de « Villeneuve d’Ascq - Lille » au « Véhicule Automatique Léger », la genèse d’un projet ambitieux et unique au monde

Le projet de développement du métro est à l’origine lié à celui de la création de la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq. En effet, il importe de relier Villeneuve d'Ascq au centre de Lille. Dans ce but, la CUDL (Communauté urbaine de Lille) confie, en juin 1970, à l'EPALE (Établissement public d’aménagement de Lille-Est) l'étude d'un nouveau moyen de transport...

L’EPALE travaille sur ce projet avec Robert Gabillard, professeur à l’Université des sciences et techniques de Lille (USTL), l’inventeur d’un système automatisé de transport sans conducteur. Le brevet est déposé en juillet 1971. Quelques mois plus tard, un concours est lancé pour la réalisation de ce nouveau système. Celui-ci est remporté par les entreprises Matra, CIMT et CEM.

En 1974, le conseil communautaire adopte un plan global des transports qui inclut le projet de métro automatique. Le projet initial permettant de relier les deux villes se transforme en un projet de plus grande envergure : plusieurs lignes de métro sont alors imaginées pour relier les principales communes de la métropole. 

Ce nouveau moyen de transport, qui va faciliter les déplacements de milliers d’habitants de la métropole, est baptisé VAL. L’acronyme du projet « Villeneuve d’Ascq – Lille »  est conservé et désigne également le « Véhicule Automatique Léger ».

Affiche de lAffiche de la Foire commerciale de Lille en 1979 - Archives municipales de Lille - 0F/122 -                           Une première voiture du VAL est présentée au public à l'occasion de la Foire de Lille de 1979. Elle a été assemblée dans l’usine de Marly-lez-Valenciennes de l'entreprise CIMT.a Foire commerciale de Lille en 1979 - Archives municipales de Lille - 0F/122

Affiche de la Foire commerciale de Lille en 1979 - Archives municipales de Lille - 0F/122 - Une première voiture du VAL est présentée au public à l'occasion de la Foire de Lille de 1979. Elle a été assemblée dans l’usine de Marly-lez-Valenciennes de l'entreprise CIMT.

Les travaux de la ligne 1 du métro

Deux options de tracés sont envisagés pour la première ligne du métro : l’une passant par Mons-en-Baroeul et l’autre par Hellemmes et Fives. La seconde option est retenue. Le tracé de la ligne 1 est approuvé par le conseil communautaire en mai 1975.  

Le chantier du métro commence en 1977 avec la construction du garage-atelier, situé non loin de la station « 4 cantons », qui sera le terminus de cette ligne dans le sens Lille-Villeneuve d’Asq. Les travaux du viaduc de la cité scientifique commencent en janvier 1979, le tunnel entre les stations Gare et Rihour fini d’être creusé en février 1981. 

Le 1er janvier 1982, le VAL fonctionne sur la portion « 4 cantons » et «Villeneuve d’Ascq - Hôtel de Ville » et le grand public peut découvrir son fonctionnement gratuitement lors de portes ouvertes hebdomadaires.  

Faire connaître ce nouveau moyen de transport aux futurs utilisateurs

A la fin des années 1970, le métro est un mode de transport encore très peu connu dans le Nord puisque seules 3 lignes sont en service, à Paris, Lyon et Marseille. Afin de faire faire découvrir ce nouveau moyen de transport aux futurs utilisateurs et à les sensibiliser à ses atouts, la CUDL communique très régulièrement sur le projet. Cette communication s’effectue dès 1979, à travers la revue « En direct du métro ».

Entête de la revue "En direct du métro" - Archives municipales de Lille - 2O/109/6

Entête de la revue "En direct du métro" - Archives municipales de Lille - 2O/109/6

Cette communication met l’accent sur le caractère innovant, pratique et le confort de ce nouveau mode de transport

  • Bien que sans conducteur, le métro sera très sécurisé : la présence des portes palières permet une séparation totale entre le quai et les voies pour éviter tout risque de chutes ; une surveillance télévisuelle et un lien permanent avec le poste de contrôle et de commande (PCC) sont prévus en cas d’incident…  
  • Il permettra de transporter quotidiennement un grand nombre de voyageurs grâce à une fréquence élevée des rames et une grande amplitude-horaire de fonctionnement ;
  • Il sera accessible aux personnes à mobilité réduite grâce aux ascenseurs présents dans toutes les stations et aux quais situés à la même hauteur que les rames ;
  • Si le métro, par sa technologie sera un mode de transport rapide, la CUDL n’oublie pas le reste du réseau : celui-ci sera complétement repensé à l’échelle de la métropole pour faire gagner du temps aux voyageurs : elle procède à la restructuration du réseau d’autobus afin de développer des liaisons avec les différentes stations de métro ; l’itinéraire du Mongy (le tramway) est modifié pour créer une correspondance « quai à quai » avec le métro au sein de la station « Gares » ; une connexion directe avec le réseau de trains est également créée au sein de la station « Gares ».

« Grâce à tous ces efforts coordonnés, c’est la circulation à l’intérieur de l’ensemble du territoire de la Communauté urbaine qui va se trouver facilitée, améliorant ainsi les conditions d’existence de l’ensemble de la population » (extrait de la revue Métro).

De la ligne 1 à la ligne 2, en passant par la ligne 1 bis…

Logo du métro présenté dans la revue "En direct du métro" - Archives municipales de Lille - 2O/109

Logo du métro présenté dans la revue "En direct du métro" - Archives municipales de Lille - 2O/109

La mise en service commerciale des 13 premières stations de la ligne 1 commence le 16 mai 1983. Un ticket unique pour les 3 modes de transport - bus, métro et tram - est alors mis en service. 

Le succès du métro est au rendez-vous. 40 000 personnes l’utilisent le premier jour de sa mise en service. Le 15 février 1984, la CUDL fête la 10 000 000e passagère et plus de 13 millions de personnes utilisent la ligne 1 entre mai 1983 et mars 1984. 

La ligne 1 est officiellement terminée avec la mise en service le 2 mai 1984 du second tronçon reliant la station République à la station CHR-B Calmette.

Mais le projet du métro métropolitain ne s’arrête pas là : les travaux sont lancés en 1985 pour la construction de la « ligne 1 bis » permettant de relier Lomme-Lambersart à la station « Gares » (stations Cormontaigne, Montebello, porte de Douai…). Deux stations, « Gares » et « Porte des Postes », assurent les correspondances avec la ligne 1. Cette ligne est mise en service en 1989.  

Les travaux se poursuivent ensuite avec le prolongement de la ligne 1 bis, rebaptisée en 1994 la ligne 2 à l’occasion de l’inauguration de la station « Gare Lille-Europe ». Cette seconde partie permet de relier les villes de Roubaix et Tourcoing en passant par Mons-en-Baroeul. 

La ligne 2 est mise en service en 1999 et officiellement inaugurée le 27 octobre 2000 en présence du Premier ministre Lionel Jospin.  

Pour aller plus loin

Le service Archives de la MEL commémore les 40 ans du métro et met à disposition du public de nombreuses ressources sur son site internet : 

 

  • Une exposition virtuelle intitulée "La Fabrique du métro : le VAL" qui retrace l'histoire de la conception de ce mode de transport innovant pour l'époque, ses évolutions et son rayonnement dans la région et au-delà des frontières, à travers 200 documents d'archives ; 
  • Des témoignages oraux de différents acteurs ayant participé au projet du métro : directeur des transports urbains, chargée des relations publiques, ingénieurs, artistes, architectes... 
  • L’épisode 4 de la rubrique « A fond(s) sur » consacrée au Métro ;
  • Le guide des sources à télécharger en version pdf ;
  • Les 18 numéros numérisés de la revue « En direct du métro » publiée par la CUDL entre janvier 1979 à mars 1988.

Accédez à toutes ces ressources à partir des liens ci-dessous.

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