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1931 : l'inauguration de l'école de plein air Désiré Verhaeghe

Occupée pendant quatre années, en partie dévastée, Lille et sa population sortent particulièrement affaiblies de la Première Guerre mondiale. La priorité de la municipalité dans les années 1920 et 1930 est d’améliorer les conditions de vie des Lillois. Cela passe, par exemple, par la construction d'écoles de plein-air.

Affiche annonçant l'inauguration de l'école Désiré Verhaeghe - Archives municipales de Lille -  4M8/152

Affiche annonçant l'inauguration de l'école Désiré Verhaeghe - Archives municipales de Lille - 4M8/152

Redonner force et vigueur aux enfants les plus fragiles

 

Occupée pendant quatre années, en partie dévastée, Lille et sa population sortent particulièrement affaiblies de la Première Guerre mondiale. La priorité des municipalités Delory puis Salengro est d’améliorer les conditions de vie des Lillois. Une attention spécifique est portée aux plus fragiles, les enfants, qui ont subi encore plus fortement les affres de la guerre : dénutrition, errance, manque d’hygiène, …

Plusieurs mesures vont alors être mises en place pour redonner force et vigueur aux enfants dont le sport et les séjours au grand air.

En effet, « […] dans le présent et dans l’avenir, de 12 à 14000 enfants dont la plupart anémiés par l’occupation, vivant dans des locaux malsains, entassés souvent dans des classes trop exiguës, ont absolument besoin de cette éducation physique, en plein air, […] » (délibération du Conseil Municipal du 3 Décembre 1920).

Afin de mesurer les effets de la pratique du sport dans les écoles, le service d’inspection médicale scolaire créé  par le docteur Désiré Verhaeghe (adjoint au maire de 1919 jusqu’à son décès  en 1927) élabore un suivi des enfants par le biais de fiches individuelles et personnelles ainsi que de visites médicales.

Le bilan de cette pratique est assez positif dans son ensemble puisque les enfants sont en meilleure santé, moins absents et éprouvent un réel plaisir à faire de la gymnastique.

Cependant, ces mesures sont insuffisantes. Les problèmes de santé rencontrés par une partie des enfants en âge scolaire restent préoccupants. En réponse, le docteur Verhaeghe insuffle à Roger Salengro l’idée de la construction d’écoles de plein-air pour les enfants les plus fragiles.

Une école de plein-air sur le territoire lillois, modèle de l'architecture hygiéniste de l'époque


Parmi les écoles ou préventorium qui verront le jour sous l’impulsion de la municipalité Salengro, comme le préventorium de Wormhout (Nord), l’une d’elle s’implante directement sur le territoire lillois et prend le nom de l’instigateur du projet : l’école de plein-air Désiré Verhaeghe (hommage voulu par l’administration municipale Salengro). Située rue Armand Carrel dans le quartier Moulins, à l’endroit même du dérasement des fortifications, l’école est inaugurée en 1931.

La construction de cet établissement intervient dans un contexte de politique hygiéniste nationale. Il s’agit d’un ensemble de théories politiques et sociales autour de pratiques médicales et sociales pour enrayer différentes épidémies telle que la tuberculose. Les représentants principaux de ce courant en France sont par exemple Albert Calmette, Louis Pasteur.

Il s’agit de créer des bâtiments dotés de grandes baies vitrées qui permettent aux enfants de profiter au maximum de la lumière naturelle et faire le plein de vitamine D.

Le cadre et la verdure  permettent aux enfants d’être en contact avec la nature et de faire le plein d’oxygène.

L’école Désiré Verhaeghe correspond tout à fait à ce type d’architecture. 

L'école de plein-air Désiré Verhaeghe - Photographie Daniel Rapaich, 2008

L'école de plein-air Désiré Verhaeghe - Photographie Daniel Rapaich, 2008

Le fonctionnement de l'école

Elle est divisée en deux parties : une attribuée au scolaire et une autre au médical. 

Sa capacité d’accueil est d’environ 189 enfants.

L’emploi du temps est divisé en plusieurs temps forts : l’étude et l’exercice physique, la sieste, les  jeux et l’hydrothérapie. Les enfants y prennent trois repas équilibrés ce qui leur apportent des vitamines et diversifient les aliments. En cas de besoin, ils reçoivent un traitement médicamenteux. 

Un service de tramways est affecté tout spécialement pour transporter les enfants à l’école. 

Ces enfants âgés de 7 à 12 ans ne peuvent intégrer cette école que sur prescription médicale et ne peuvent y séjourner que sur une période d’un an maximum.

Les résultats obtenus sont très satisfaisants. Les enfants retrouvent un bon développement de croissance et, grâce aux programmes scolaires dispensés,  réintègrent plus facilement leur ancienne école de quartier.

L’école, transférée en 1976 au château de la Carnoy (Lambersart) fermera ses portes en 1985 faute de subventions. Aujourd’hui, le bâtiment abrite l’institut médico-éducatif « la Roseraie » qui accueille des enfants et des adultes en situation de handicap.

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