1934 : la Société lilloise de Gymnastique en compétition à Nice
Dans le courant des années 1920 et 1930, la municipalité oeuvre pour améliorer la santé des Lillois, notamment de la jeunesse, fortement affaiblie par la Première Guerre mondiale. Elle s'appuie pour cela sur la loi d'avril 1920 qui rend obligatoire l’éducation physique à l’école primaire. Elle favorise le développement de clubs sportifs. De grandes fêtes populaires sont organisées pour célébrer les victoires, à l'image de la fête organisée en l'honneur des filles de la société lilloise de gymnastique de retour d'une grande compétition à Nice.
Célébrer les victoires
La photographie ici présentée a été prise lors de la quinzième Fête Fédérale de Gymnastique qui s’est déroulée à Nice en 1934. Elle rassemble les 78 jeunes filles de la Société Municipale de Gymnastique de Lille ainsi que l’équipe dirigeante.
Ces Fêtes fédérales regroupent des jeunes filles de différentes sociétés de gymnastique françaises pendant lesquelles elles s’affrontent dans des disciplines telles que des épreuves de gymnastique et d’athlétisme.
En 1933, la fête fédérale se déroulait à Lille. C’est pour cela qu’à son tour la ville de Lille se plie à la tradition en apportant son drapeau (emblème de Fédération française de Gymnastique et d’Education physique) lors de cette fête à Nice en 1934.
A leur retour, tous sont accueillis triomphalement par la ville : après un accueil en mairie par le maire Roger Salengro et le Conseil municipal, un défilé en fanfare est organisé dans les rues du centre ville en présence de milliers de lillois.
L’engouement de la municipalité ainsi que celui des Lillois pour ces jeunes filles s’explique par l’importance accordée au sport entre les deux guerres mondiales.
Améliorer, par le sport, la santé des Lillois affaiblis par la guerre
Au sortir de la Première Guerre mondiale, marquée à Lille par quatre année d'occupation allemande et d'importantes privations, la municipalité est alertée par le Service d’inspection médicale scolaire. L’état d’un nombre important d’enfants est déplorable : anémie, enfants malingres en manque de vitamines, handicap lourd ou léger, maladies pulmonaires, manque total d’hygiène, …
Au niveau national, une loi, instituée en Avril 1920 rend obligatoire l’Education physique à l’école primaire et un grand programme d’éducation physique est mis en place.
La municipalité crée un service d’éducation à la tête duquel le maire Gustave Delory nomme Félix Boyaval, ex-Directeur du Centre d’éducation physique de Saumur et rapporteur de plusieurs commissions d’études sur la gymnastique.
Le nouveau directeur du service d’éducation organise sa mission en plusieurs temps. Il visite tout d’abord les écoles afin de rencontrer les différentes équipes pédagogiques pour mettre en exergue les points positifs et négatifs de chaque bâtiment scolaire pour la pratique du sport.
Il crée ensuite un manuel explicatif des exercices à faire (gymnastique suédoise) et organise des réunions conférences afin d’expliquer sa méthode.
Ainsi, dans chaque école, des séances de gymnastique d’une demi-heure sont organisées chaque jour avant et après les cours Ces séances sont dans un premier temps données par des militaires mais très vite, le service d’Education physique recrute et forme ses propres moniteurs.
Afin de mesurer les effets de la pratique du sport dans les écoles, le service d’inspection médicale scolaire créé par le docteur Désiré Verhaeghe (adjoint au maire de 1919 à 1927) élabore un suivi des enfants par le biais de fiches individuelles et personnelles et de visites médicales
Le bilan de la pratique sportive est assez positif dans son ensemble puisque les enfants sont en meilleure santé, sont moins absents et éprouvent un réel plaisir à faire de la gymnastique.
Cependant, il constate qu’après leur sortie de l’école primaire (passage au collège, arrêt des études, etc.), les enfants ne pratiquent plus de sport.
Pour pallier cette difficulté, Félix BOYAVAL crée avec les représentants de l’amicale des écoles publiques une commission sportive. Par ailleurs, des cours municipaux sont proposés en 1922 par la municipalité afin de permettre aux enfants de pratiquer d’autres sports en plus de la gymnastique (natation, boxe, …).
En 1923, il passe le relais à Jean VANDENHENDE qui devient le nouveau directeur du Service de l’Education physique.
C’est dans ce cadre que la Société municipale de gymnastique et d’éducation physique est fondée en 1933. Elle est née d’une fusion entre la Société universitaire et la Société « La française ». Cette union lui permet d’obtenir des moyens humains et financiers beaucoup plus conséquents.
Elle a son siège à l’hôtel de ville. Roger SALENGRO en est le Président d’honneur et Jean VANDENHENDE, le directeur. Elle accueille de jeunes garçons et jeunes filles.
La société sera championne de France cinq années consécutives (1933-1937) ainsi qu’en 1947 et en 1952.